Publiée le par Henri-Pierre PISANI

Tout d'abord, Bernard merci pour cette production où chacun pourra se retrouver.
Ceci n'est pas le compte rendu du week-end de randonnée au départ de Saint Géry-Vers du 10 au 13 octobre 2025.
Non, dans ce très sympathique groupe, personne n'a de compte à rendre à personne.
La seule obligation qui nous incombe est de mettre un pas devant l'autre et de recommencer selon un tempo défini par quelques béné-voles (*).
La mélodie est parfois lente, voire lancinante, rarement enlevée, sauf pour certains, dans leurs jours fastes. Rythmée par le chant des oiseaux, le brame des cerfs qui se fait discret, le chant du coucou qui se cache sous un chapeau de paille, le vol lancinant du bourdon poursuivi par un cafard déprimé.
Le tracé est conduit par une maîtresse femme. Les quelques tentatives d'anticipation par quelques prétentieux se soldent par des échecs. Mais chacun rentre vite dans le rang sans moufter.
S'en suit une fiabilité du parcours de 100%. On ne peut mieux faire !
Nous avons le plaisir d’être sur les terres du très charmant couple Isabelle-Alain qui, tout au long de ces 3 jours nous régalerons de l'histoire de leur pays, qui de l'antiquité à aujourd'hui a conservé des traces. Les chênes pubescents nous procurent une ombre discrète, ce qui n’empêche pas le couple des tou-beaux (*) de conserver leur chapeau de paille en permanence.
Le nombre de pas, ou la longueur du parcours reste un débat inépuisable où chacun campe sur ses positions, c'est à dire celle de ses instruments de mesure, qui sont nombreux entre GPS Garmin, montres connectées, smartphone. « T’as rentré quoi comme longueur de pas » permet de se sortir indemne du dictât des pro Garmin.
Le soleil fut au rendez-vous ces trois jours, les températures, fraîches le matin, chatouillèrent les 21 à 26 degrés.
Les repas à la truite dorée, hôtel restaurant trois étoiles, connu et apprécié du tout Cahors et des étrangers, furent très appréciés car de qualité et tendance c'est à dire d'origine locale.
Voilà j'ai fini. Le plus important est écrit.
Merci pour votre lecture.
J'aimerais tout de même rajouter quelques détails, pour mon plaisir et celui d'Henri-Pierre, puisque le diable se cache dans les détails et qu’aujourd’hui il faut les débusquer ces diables, si nombreux qu'ils en alimentent nos conversations.
Et donc
Quelques 25 tamalous se sont donnés rendez-vous, vendredi vers 9 h30, dans le petit village de Vers au nord-est de Cahors, dans le Quercy. Parking de l'ancienne gare. Seuls 2 d'entre nous avaient prévu de se décaler d'un jour, histoire de nous montrer combien leur absence se ferait ressentir dans le groupe. Des immigrés en pays anglois, enfin presque. Lui n'est pas boulanger, mais distillateur de petit lait, celui qu'on rajoute dans le biberon des grands enfants pour les faire partir dans une sieste réparatrice.
Pour apprécier ce petit lait, 2 clans se distinguent : celui des morceaux de sucre, essentiellement féminin, et celui des verres aux armoiries du club. Ce dernier clan a accepté quelques femmes dans ses rangs, modernité oblige, mais nous ne donnerons pas de nom.
La qualité du petit lait (je suis obligé de taire la nature véritable du breuvage pour ne pas être obligé de mentionner certaines mises en garde normatives qui ferait perdre une certaine suavité au liquide revigorant) est indéniablement constante dans l'excellence.
Les sentes dans la vallée se parcourent avec délectation. Les forêts de buis dont l’écorce est squattée par une mousse envahissante prennent une allure de décors du seigneur des anneaux.
Xavier prend l'initiative de se faire une perruque de mousse, ce qui déclenche l'admiration générale.
Heureusement l ne pleut pas souvent à Vers (*), la mousse est sèche.
Pique-nique (***) sur un muret bordant un terrain bien herbeux, visiblement constitutif d'un habitat lointain, que certains furent hésitant à fouler. Remarque d'Alain sur le fait que même le chemin sur lequel nous gambadions était très certainement privé. Le respect de la propriété privé reste une notion sacrée en France, sauf pour les chasseurs, pour lesquels elle n'existe pas (**).
Les conversations se devinent au travers de mots surgissant parfois avec plus d'intensité selon les plis de la chenille processionnaire : trous numéro 2 ou 3, parcours, ose (arthrose, thrombose, glucose, psychose, etc), Jubilar, recette, Un mot revient souvent dans la bouche de notre président : Ratz.
Il n'est pourtant pas un cas oursinien (*)
On peut mesurer la qualité de notre groupe en constatant que les sujets politiques sont réduits à leur plus stricte expression, telle une évocation peu flatteuse de notre président (de la république).
Il est bien loin, le café du commerce.
Des affinités se précisent, des secrets se chuchotent, des animosités se taisent.
Nous subodorons, sans oser rentrer dans les détails, un trafic de caisses de champagne dont le principal organisateur Harvey (****) mentionne un stock de 180 caisses, et dont un client, Christopher (****), visiblement en manque, ou plutôt sa mère, cherche à récupérer rapidement une partie du stock. Un autre individu, François (****), fait appel à un cousin pour justifier un autre besoin très certainement personnel.
Pour en finir avec le sujet addictions, nous avons bien reçu la complainte d'une personne VIP du club, concernant une descente très rapide, à son insu, de deux bouteilles d'un breuvage écossais ou irlandais mais pas japonais, par deux individus du club venus à son domicile, par effusion et non par effraction. Il ne portera donc pas plainte d'autant plus que ces deux individus vont très certainement réparer le préjudice.
Le retour coïncide avec l'heure du thé, celle de la bière (Ratz) étant permanente.
Ce fut une petite remise en jambe avec 16 km et 350 m de dénivelé.
Le groupe est logé dans deux types d'habitations :
- Un hôtel, pour les adeptes du confort petit bourgeois
- Un gîte, pour les nostalgiques du chemin de Compostelle avec ses ronfleurs de dortoirs et la promiscuité conviviale
L’hôtel est doté d'un spa, piscine intérieure avec nage à contre-courant, hammam, douches de tout type. Les faux pèlerins peuvent en profiter moyennant rétribution.
Nous prenons tous ensembles le repas du soir au restaurant de l’hôtel.
Trois tables disposées en U dans une salle voûtée séparée du reste des convives.
La salade de gésiers, magrets fumés (une gersoise fait remarquer que les magrets ne se fument pas ) est excellente , on demande l’adresse des gésiers. Le bœuf en sauce avec sa purée faite maison se laisse déguster ainsi que la glace aux pruneaux accompagnée de pruneaux marinés.
Une sangria bien fraîche a , au préalable, accéléré le dé-liage des langues ainsi que le vin de Cahors, qui a perdu son goût caractéristique de cassis en gagnant en qualité.
Le niveau sonore par table est inégal. Pour ne citer que la plus bruyante, celle à droite en sortant par l'entrée qui jouxte la sortie la plus au nord.
Deux rires reconnaissables entre tous scandent les temps forts du groupe. Leurs géniteurs se reconnaîtront aisément.
Samedi 11 :
Pas d’événement notoire à relater pour la nuit,
Le départ se fait sur les hauteurs à Saint-Michel de Cours
Nous entamons une marche qui est annoncée de 22 km et 750 m de dénivelé.
Les réserves caloriques de la veille risquent d’être entamées.
Retour des bois moussus que les apprentis Arthus Bertrand mitraillent de leur portable.
De retour de la petite boucle de départ, Xavier nous fait part de problèmes intestinaux et de fatigue.
Il est pris en charge par Henri-Pierre, puis par sa fidèle épouse Isabelle. C'est ainsi que le groupe se réduit de 2 personnes (3 en réalité puisque l'une d'entre nous, passionnée de méditation n'a pu résister à faire une pause, ce samedi)
Chacun espère secrètement qu'une épidémie de gastro ne nous contaminera pas.
Arrivés au bord d'une falaise à l'heure du repas, Jacqueline nous laisse miroiter la visite d'un site exceptionnel qui nous coûtera 400 m de descente et donc de remontée. Il serait judicieux de le faire avant le repas.
Quelques personnes, fatiguées ou douées de prémonition refusent la proposition.
Le site a effectivement été exceptionnel de beauté mais pour qu'il le soit aujourd'hui il eut fallu que la pluie alimente le cours d'eau et conséquemment les cascades.
Néanmoins le surplus de balade est loin d’être désagréable et les organisateurs sont excusés de cet imprévu. Cela laisse une opportunité lors de la prochaine visite.
Pique-nique pris sous les bosquets en bordure de falaise. La salade commandée à l’hôtel s’avère très bonne et copieuse.
La traditionnelle distribution de table en table de gâteaux termine les agapes, avant celle de notre moine bénédictin qui cache sa fiole sous sa bure. On se demande comment il fait pour régaler un si grand nombre avec son petit récipient. Jésus a multiplié les pains. Hervé a multiplié les degrés.
Aussitôt le repas avalé, aussitôt repartis, certains des membres de la direction s’inquiétant du retard pris à regarder les mousses, coulemelles, les troncs noueux, les galets de quartz rendus ovales par l’érosion, les fientes de petits animaux, Bernard cherche désespérément des cèpes, il est même prêt à payer ceux découverts par d’autres, plus habiles à les détecter.
Retour par de jolis chemins nous permettant de découvrir des habitats privilégiés, tous soignés avec piscines et vue sur de grandes forêts peuplant les vallons lotois.
Quelques pentes douces accélèrent le rythme cardiaque et la sudation.
Le retour vers 16 h permet le passage en spa, la lecture ou la dégustation d'une Ratz,
A 19h30 ruée vers les tables. Quelques chaises musicales désorganisent l'ordre établi la veille. Excellente soupe de butternut suivie de cochonnailles qui se digèrent sans faire ronchonner les intestins. Suivi d'une darne de saumon avec un jus d’oseille et son riz. Quelqu’un, que je ne citerai pas, ose faire la blague « moi j'aime l'oseille ». Le dessert fut à l'image du reste, fin et goûteux, tarte aux noix au caramel et beurre salé surmontée d'une glace aux noix (pas sur).
Un cahors au nom du restaurant s'est avéré plus que satisfaisant au point que certains lorgnaient sur les tables voisines pour les aider à écluser ce vin datant certainement des temps proto historiques.
Maintenant je me dois de dire quelques mots sur l’animation qui s'est déroulée à la table ou figuraient, entre autres, des Medhi, Christophe, Dominique, qui n'en pouvaient plus de faire une variation sur le thème de la procréation. Allez savoir ce qui a pu tant les faire rire sachant qu'à leur âge, même si les précités ont de beaux restes, leurs prétentions restent bornées dans de strictes limites.
L'ambiance était telle que la gentille Marie, d'ordinaire discrète, s'associait avec une visible délectation à la tonitruance de rigueur à cette extrémité de table.
Il est à noter que le savoir-vivre de Dominique avait fait en sorte que Bernard ne reste pas sans vis à vis du fait de l'absence de Xavier, alité pour récupérer des forces pour le lendemain, pratiquant par la même occasion, un jeune qui lui serait salvateur.
Cet hommage rendu, poursuivons sur un autre hommage qu'il faut rendre à Medhi d'avoir osé 2 choses :
- Remettre en question le caractère uniquement sportif des randos pour proposer des randos à thèmes culturel…
- Avoir promu Henri-Pierre, sans son accord ni celui de la première femme de son harem, au titre de Calife de Najac. Une intronisation officielle devant s'effectuer costumée dans un délai non négocié
Après un commentaire d’Henri-Pierre qui pourrait faire penser à un avis de non-recevoir,
Medhi se lance dans la description d'un thème cher à son cœur, le lien entre la musique et les sens ou plutôt la chose sensorielle. Il est remonté à la pré histoire, aux peuples africains et mésopotamiens, à la musique qui est intrinsèquement en nous tous, et au rythme qui conduit à la transe.
Et c'est ainsi qu'il a demandé à deux collaborateurs de venir faire une démonstration d’expression corpo-sensorielle sur fond de musique venue de la nuit des temps. Les deux chanceux de pouvoir se mouvoir en rythme sous les regards goguenards de leurs commensaux furent Christophe et Bernard.
Une complicité tenta de s’établir par contact physique mais il s’avéra qui la liberté de se mouvoir des 2 danseurs passa par un désaccouplement total.
Une musique, de type berbère voire orientale, invitait au déhanchement, elle invitait aussi au chant. En tout cas c'est ainsi que Bernard le ressenti puisque, à la surprise générale, il partit dans un murmure qui se transforma rapidement en un chant guttural sorti du fond de ses tripes, proche de la maltraitance pour ceux qui recevaient directement les postillons et les décibels du chanteur improvisé. Les cours de respiration d'Hervé se révélèrent très efficaces.
La fin de ce happening souleva les applaudissements de la salle, ainsi que celle d'à côté.
On ne saura pas si c’était de soulagement ou d'encouragement pour une récidive.
La danse repris, cette fois accompagnée de Joëlle, habituée des salles disco puis de Marie initiée aux derviches tourneurs.
Pendant tout ce temps, les serveurs du restaurants, hilares, continuaient à approvisionner des clients, risquant un tombé de plateau à chaque passage.
Nous eûmes pitié d'eux à 22h30.pour réintégrer nos pénates.
Dimanche 12 :
Nous retrouvons avec plaisirs les absents de la veille en bonne forme.
Aujourd'hui petite balade tranquille, 15 km 500 m dénivelé, qui donne l'occasion de passer sous l'ancien aqueduc gallo-romain alimentant Cahors et dont on peut voir la brèche dans les rochers
Pique-nique dans le lit à sec d'un cours d'eau
Puis séance de relaxation/sieste animée par Chaman Medhi, aidé de son haut-parleur qui a diffusé une musique ad hoc. Le final fut perturbé par Bernard, qui, rassemblant des talents acquis pendant sa période scoute, imita divers oiseaux. Il alla même jusqu'à faire chanter des herbes tendues entre ses pouces, dont l'effet fut parfois étrange voire incertain.
Le retour jusqu'au parking de l'ancienne gare de vers se déroula sans encombre jusqu'à ce que Brigitte tente de voler un petit vélo pour arriver la première. Mais Brigitte n’étant plus monté sur un vélo de petit de 4 ans depuis un certain temps se mélangea dans la coordination des pieds qui décidèrent de trébucher.
L’ensemble des individus ayant assistés à la chute furent unanimes dans le fait qu'ils avaient vu Brigitte chuter la tête en avant. La pauvre saignait abondamment du nez et de la lèvre supérieure et elle commença à trembler. L'inquiétude grandissait au point que le Samu fut appelé. Quelques minutes passées, et le médecin régulateur, informé de l’évolution positive, décida que nous devions simplement l'emmener aux urgences de Cahors, à 15 mn. L'un d'entre nous eut la bonté de l'y emmener. Nous souhaitons à Brigitte un prompt rétablissement et l'absence de cicatrices.
Ce regrettable accident ne nous empêcha pas, une fois rassurés sur l’état de Brigitte et sa prise en charge, d'aller prendre le traditionnel pot de fin de rando à la Truite Dorée.
Encore un grand merci aux organisateurs et accompagnateurs pour l 'excellence de ce Week end,
(*) blague de niveau 1
(**) blague légère ou lourde, c'est selon
(***) propos qui pourrait mettre en danger son auteur
(****) le prénom a été changé